L'impact de notre peur sur notre capacité à négocier un départ
Bonjour à toutes et à tous,
Bienvenue dans cette nouvelle édition de la newsletter.
Vous êtes de plus en plus nombreux, ça fait trop plaisir !
Cette semaine on va aborder le sujet de la peur dans le fait de négocier un départ et en quoi c'est important de prendre du recul.
Et si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez:
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Bonne lecture !
Sommaire
😿 L'impact de notre peur sur notre capacité à négocier un départ
Le cas de Julie
1e erreur : croire les “on dit”
2e erreur : un dévouement total à la posture d’autorité
3e erreur: la peur des conflits
L’exercice de travailler ses peurs
L’une des pires croyances limitantes en négo de départ, c’est de penser que ça ne va pas marcher alors qu’aucune discussion n’a commencé.
Je retrouve cette appréhension chez presque chaque personne qui m’a contacté.
Du coup je me suis dit que j’allais faire une newsletter sur le sujet.
Le mieux pour illustrer ce point, c’est de revenir sur l’histoire de Julie.
Le cas de Julie
Julie est responsable marketing dans une PME .
Après 4 années en poste à “tout donner”, elle est arrivée à saturation de son job et de l’entreprise.
Elle souhaite donc tourner la page et a pris la décision de partir.
Lors de nos premiers échanges, je me rends compte assez vite qu’elle ne croit
pas en ses chances de négocier un départ.
“Jamais ils n’accepteront” me dit-elle.
Je commence à être habitué à ce type de remarque.
Je décide donc de creuser pour comprendre ce qui lui fait dire ça.
D'abord selon ses collègues, ils (son employeur) ne font pas de rupture conventionnelle.
Rien de nouveau sous le soleil, tous les employeurs disent ça.
On continue la discussion.
Elle me parle de son manager qui selon elle est “une forte tête” et aurait horreur qu’on s'oppose à lui.
Elle redoute ainsi sa réaction si elle aborde le sujet d’un départ avec lui.
D’accord, donc à priori son N+1 aurait un fort caractère.
“Quel manager n’en a pas ?” J’ai envie de dire.
Et le troisième point c’est qu’elle me dit texto:
“non, mais tu comprends, j’ai horreur des conflits”.
C’est ça que je m’attendais à entendre.
Si j’ai passé en revue ces réactions, c'est pour vous dire que Julie a tort sur tout.
Elle commet plusieurs erreurs de perception sur lesquelles on peut travailler pour en réduire les effets néfastes.
1ère erreur : croire les “on dit”
Le 1er point sur lequel Julie se trompe, c’est de trop prêter attention aux “on dit” de ses collègues.
“On dit que les RH n’acceptent pas la RC”.
“On dit qu’ils te font vivre un enfer si tu demandes une RC”.
Les “on dit” sont le résultat d’une construction que l’employeur a mis en place pour que les gens s’autocensurent.
Ça fonctionne très bien et ça diffuse un climat de peur au sein de l’entreprise.
Pourquoi aller demander un départ alors que tu sais que l’on va te dire non?
Personne n’aime se faire rembarrer.
La réalité, c'est que chaque situation est individuelle.
Je n’ai jamais vu un employeur déclarer ouvertement faire des ruptures conventionnelles, et pourtant tous en font.
La réalité c’est que tant que tu ne l’as pas demandé, tu ne peux pas savoir si tu vas l’avoir ou pas.
Et ça, ton employeur ne veut pas que tu le saches.
2e erreur : un dévouement total à la posture d’autorité
La 2e erreur de perception que commet Julie, c’est d’exagérer la posture d’autorité de son manager.
C’est normal de respecter cette autorité.
Mais il ne faut pas que ce soit écrasant au point de ne plus être en mesure d’aller lui demander quoi que ce soit.
Il faut arriver à passer au-delà de ça et minimiser ce rôle.
Et surtout, il ne faut pas lui faire sentir que tu es soumis à sa posture d’autorité.
Car le risque c’est que lorsque tu voudras défendre tes intérêts, ton manager jouera de sa position pour t'intimider.
Il ne faut pas oublier qu’un manager est payé pour gérer tes demandes.
C’est son job de t'écouter.
Si tu veux demander un départ, il doit prendre en compte ta demande, sans exagérer sa posture.
Et s’il abuse de sa position, il ne faut pas se laisser impressionner.
Ça reste un jeu de rôles.
3e erreur: la peur des conflits
Cette peur-là est un fléau.
Elle est très toxique et devient un vrai handicap pour se construire professionnellement.
Elle trouve souvent son origine dans le fait de voir la négociation comme une confrontation.
Personne n’aime les confrontations, et surtout les conflits.
Les gens pensent que le fait de défendre leurs intérêts va amener à une confrontation et ainsi détériorer la relation.
Alors que l’on peut très bien défendre un position tout en maintenant une bonne relation.
Rien n’empêche donc de voir une négo sous un autre angle que celui d’un échange conflictuel.
Il faut l’appréhender comme une discussion où chaque partie cherche à y trouver son compte.
L’exercice de travailler ses peurs
Ces trois erreurs soulignent à quel point la peur déforme la vision de la réalité.
À ce sujet, je vous partage cette citation de Sénèque sur l’effet néfaste de l’imagination nourrie par la peur:
La bonne nouvelle c'est que l'on peut faire un travail de prise de recul.
C’est l’un des points sur lesquels nous allons insiter dans la formation Négocier son départ de A à Z.
En effet, je propose un exercice pour travailler ses peurs, c’est d’ailleurs l’un des moments les plus importants de la formation à mes yeux.
On prend le temps de bien le faire pour ensuite s’attaquer au plan d’action de la négo.
En fonctionnant ainsi, il n’y a plus de place pour l’émotionnel (et donc la peur).
Tout est soigneusement préparé avec différents scénarios pour s’adapter selon l’attitude de l’employeur.
La personne aura un temps d’avance sur tout.
Et elle pourra aborder sa négo de départ en toute sérénité afin d’obtenir ce qu’elle souhaite.
Si jamais vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un petit message. Je réponds à tous vos emails.
Bonne semaine à vous,