Pourquoi suivre sa passion dans sa vie pro est une mauvaise stratégie ?
Hello à tous,
“Suivre sa passion” dans sa vie pro est a priori un bon conseil.
On l’entend partout à toutes les sauces, les gourous du développement personnel le mettent souvent en avant.
Mais ce conseil me gêne pour plusieurs raisons.
Je vous raconte tout dans la newsletter d’aujourd’hui:
Sommaire
❤️🔥Pourquoi suivre sa passion dans sa vie pro est une mauvaise stratégie ?
Difficile de se construire professionnellement autour d’un passe-temps
Suivre sa passion : un conseil dangereux
Le caractère émotionnel de la passion, un autre piège à éviter
Tout n’est pas perdu
🌪 Actualités:
Je viens de lancer mon podcast, et le premier épisode est dispo !
❤️🔥Pourquoi suivre sa passion dans sa vie pro est une mauvaise stratégie ?
Tout le monde rêverait de travailler sans compter ses heures, de faire au quotidien quelque chose qui nous plait.
C’est dans cet objectif que l’on entend souvent ce conseil : “tu ne sais pas quoi faire de ton avenir, suis ta passion !”.
Steve Jobs donne d’ailleurs ce conseil dans son célèbre discours à Stanford, ce n’est pas rien.
Si ce conseil part d’une bonne intention, il présente de nombreuses limites.
Difficile de se construire professionnellement autour d’un passe-temps
Si je vous demande quelle est votre passion, que me répondriez-vous ?
Me concernant, je dirais que j’aime le foot et les spiritueux.
Une étude a été menée au Canada à ce sujet.
Ils ont demandé à 539 étudiants s’ils avaient une passion.
84% des étudiants ont répondu que oui.
Pour la majorité d’entre eux, leurs passions étaient les suivantes: la danse, le hockey, le ski, la lecture ou la nage.
Est-ce que ils pourront construire leur vie pro dans la danse ou le hockey et en vivre convenablement?
C’est possible, mais ça va être difficile pour beaucoup d’entre eux.
Ces passions sont en réalité des passe-temps pour se divertir.
Comme moi pour le foot et spiritueux d'ailleurs.
Pour revenir sur le cas des étudiants canadiens, je ne parle pas des 16% qui ont répondu ne pas avoir de passion.
Car effectivement, on peut estimer ne pas avoir de passion, et c’est OK.
Donc cette approche est limitée dans la mesure où une passion est difficilement professionnalisable.
Et ce n’est pas tout.
Suivre sa passion : un conseil dangereux
Le problème dans cette vision de la vie pro, c’est l’idéalisation qu’il y a derrière.
L’idée de travailler de sa passion et de s'éclater tous les jours est la vie rêvée pour beaucoup d’entre nous.
Mais malheureusement, ça risque de faire des déçus.
C’est un peu comme sur Tinder.
Même si l’on voit des profils de personnes qui nous plaisent, on se dit qu’on peut toujours trouver mieux.
On swipe et on enchaîne les amourettes en évitant les relations sérieuses.
Avec la logique de suivre sa passion, c’est un peu la même chose.
On idéalise à l’extrême notre vie professionnelle autour de ce qui nous fait kiffer.
Mais dès que l’on vivra de nouvelles aventures, ce ne sera pas à la hauteur de ce que l’on attendait.
Et plus on est obsédé par le fait d’aimer ce que l’on fait, et plus on a de chance d’en être déçu.
D’ailleurs, il se passe beaucoup de choses lorsque l’on découvre la réalité de travailler dans sa passion.
En tant que passionné de spiritueux, j’avais fait un stage en vente de plusieurs jours.
L'expérience ne m’a pas plu bien que l’univers qui m'attirait.
Je me suis rendu compte que de voir l’envers du décor de notre passion pouvait nous en dégouter.
La réalité est souvent différente de celle à laquelle on s'imagine.
Il y a un autre aspect de la passion avec lequel il faut faire attention.
Le caractère émotionnel de la passion, un autre piège à éviter
Pour illustrer ce point, je vais vous reparler de mon aventure dans les spiritueux.
Il y a trois ans, je me suis lancé dans une aventure entrepreneuriale un peu folle de lancer ma propre marque de whisky.
(Ci-dessous une photo d'une dégustation que j'avais organisée)
Or, tous les voyants étaient au rouge pour entreprendre dans ce secteur:
Le secteur des spiritueux est très réglementé (loi Evin, normes de stockage)
C’est un secteur très taxé (coucou les accises)
C’est un secteur très concentré, quelques groupes se partagent le marché
La distribution de spiritueux est un quasi-monopole en France
Il faut des années pour faire un whisky
Il fallait investir des montants significatifs en amont du projet
Plus j’avançais dans cette histoire, et plus je voyais des red flags 🚩apparaître les uns après les autres.
Cerise sur le gâteau: j’avais espoir d’en vivre après 1 an de lancement.
Je m'accrochais dur comme fer à ce projet, parce que j’étais passionné.
L'amour de la passion avait pris le dessus sur tout.
Alors que lorsque l’on monte un projet entrepreneurial, il faut faire preuve de clairvoyance et de lucidité.
C’est fondamental d’avoir une vision dépassionnée de son projet sinon vous risquez de commettre des erreurs préjudiciables.
Heureusement que je m’en suis rendu compte à temps, car j’allais contracter un crédit important pour une aventure plus qu’incertaine.
Tout n’est pas perdu
Si suivre sa passion est une erreur, de nombreuses personnes adorent leur travail et ne comptent pas leurs heures.
Donc c’est possible !
Et pour ces personnes, leur travail n’a rien à voir avec leur passion.
Le fait d'aimer ce que l’on fait se construit dans le temps.
On découvre un métier, une réalité, un écosystème, on trouve ses marques.
Ça se fait étape par étape, et une dynamique vertueuse se met en place.
Pour y arriver, il faut du temps.
Et il faut accepter de se lancer dans une aventure dans laquelle on ne sait pas si cela va nous plaire ou non.
Tout l’inverse de suivre sa passion.
Sahil Lavingia, le fondateur et CEO de Gumroad, disait dans un tweet la chose suivante:
Tout est dit.
🚨Quelques précisions:
Il existe des personnes qui ont suivi leur passion et qui en vivent convenablement. Mon point est de mettre en garde que pour une majorité d’entre nous, cette démarche sera difficile à mettre en place.
Je me suis inspiré du livre “so good they can’t ignore you” de Cal Newport pour rédiger cet article, je vous le recommande vivement.
🌪 Actualités: lancement du Podcast !
Je vous en avais un peu parlé lors de la dernière newsletter, c’est maintenant chose faite.
Je viens de lancer mon Podcast : Nouvelle Étape.
L’idée est d'échanger avec des personnes qui ont dû se réinventer professionnellement pour vous aider à vous projeter dans l’après.
Et pour le premier épisode, j’ai la chance d’échanger avec Hélène Gherbi, la fondatrice de FEMCA, la 1re plateforme de formation aux finances personnelles et à l’investissement à destination des femmes.
Elle nous raconte son parcours en détail:
Quel a été l’événement qui lui a fait prendre conscience qu’elle devait se réinventer dans carrière
La période de doutes qu’elle a vécu avant de quitter le salariat
Comment elle a fait face à l’incertitude financière de se lancer dans cette aventure
Et bien plus encore !
Je ne vous en dis pas plus, voici le lien pour écouter l'épisode.
Je crois que j'ai tout donné dans cette newsletter, je vais me reposer un peu 😀.
Très bonne fin de semaine à vous,
Jérémy