Pourquoi les RH sont-ils si mal-aimés ?
Et comment voir leur métier autrement pour construire une meilleure relation avec eux
Bonjour à toutes et à tous,
Tout d’abord je tenais à vous présenter mes excuses.
J’ai été absent ces derniers temps, la faute à une vie perso assez chaotique avec des travaux interminables qui ont perturbé ma sérénité.
Mais ces travaux sont terminés, et je sors enfin la tête de l’eau !
Pour cette nouvelle édition, je voulais tenter d’expliquer les raisons pour lesquelles les RH sont impopulaires en entreprise.
L’idée est de voir les choses selon leur point de vue, en prenant en compte leur réalité. On verra ainsi qu’ils restent importants dans la vie de l’entreprise (autant pour la direction, que pour les salariés).
Au programme aujourd’hui
1/ Besoin individuel vs. gestion collective
2/ Les RH n’ont pas le temps pour faire de l’individuel
3/ Les RH n’ont pas tous l’appétence pour gérer l’humain
4/ Les RH sont incontournables
5/ En bref
Je parle beaucoup de relationnel et d’humain au travail, et à ce sujet, il y a un département dont le rôle est censé gérer ces sujets: les ressources humaines.
Je dis “censé”, car lors de mes 9 années en entreprise, j’ai vu beaucoup de collègues douter de leur compétences humaines.
C’est d’ailleurs l’une des fonctions les plus mal aimées.
Selon un sondage réalisé par ADP, seulement 35% des salariés ont confiance dans les RH de leur entreprise.
Pourquoi une telle méfiance ?
Besoin individuel vs. gestion du collectif
La réalité derrière le désamour envers les RH vient d’un contraste dans la perception de leur métier.
Les salariés voient les RH comme des référents à qui ils peuvent se confier pour aborder leur projet de carrière.
Ils s’attendent donc à une certaine écoute de leur part sur leur situation personnelle.
Le problème c’est que le métier de RH est gérer les équipes de manière macro selon les besoins de la direction.
Ils ne peuvent pas faire de l’individuel.
Cela crée donc de la frustration au niveau du salarié avec l’impression que les RH font semblant de les écouter.
Pour résumer en quelques mots:
Un salarié a besoin de savoir ce que l’entreprise peut faire pour lui.
L’entreprise a besoin de savoir ce qu’elle peut faire de ce salarié selon ses besoins à elle.
Deux visions assez éloignées.
Les RH n’ont pas le temps pour faire de l’individuel
Si les RH ne font pas d’accompagnement individuel, c’est qu’ils ont déjà un emploi du temps très chargé:
Gestion administrative
Gestion de la paie
Recrutement
Réorganisation et transformation de l’entreprise
Licenciement et rupture conventionnelle
Intégrations des nouveaux arrivants
Fidélisation des talents
Encadrement du processus des entretiens annuels
Construction de la marque employeur
…
La liste est longue et non exhaustive.
Leur rôle représente un périmètre dont les contours ne font qu’évoluer.
Ils ne vont donc pas avoir le temps pour travailler sur la demande de mobilité de Géraldine de l’équipe marketing.
Et dans les rares cas où ils font de l’individuel, c’est pour les personnes identifiées en “haut potentiel”.
Donc si Géraldine n’est pas dans les petits papiers de la direction, elle pourra toujours attendre pour sa demande de mobilité.
Et en plus d’être déjà pris par ces nombreux sujets, ils sont souvent sous-staffés.
Les RH n’ont pas tous l’appétence pour gérer l’humain
Le 3e point, a énumérer, c’est la question de la gestion de l’humain par les RH.
Au-delà du fait que leur périmètre est très large, il y a la question de l'appétence des RH à gérer l’humain.
Quand je parle de gérer l’humain, c’est d’être à l’écoute des équipes dans leurs problématiques, leurs questionnements, leur management.
D’être à la fois une oreille et une sorte de coach pour les guider sur ces sujets.
Et là, cela va dépendre de la personnalité du RH lui-même.
Une amie RH m’a dit qu’il y a deux catégories dans ce métier:
Les RH “cerveau gauche” : très axés chiffre et analyse des données, ils sont focalisés sur les aspects administratifs du métier.
Les RH “cerveau droit” : bien plus impliqués dans les sujets humains du métier, ils sont plus à l’aise en soft skills. Et donc plus à l’écoute des équipes.
Les cerveaux gauches diront que ce ne sont pas des psy du travail, les cerveaux droits assumeront ce rôle à plein cœur (en plus de leurs tâches courantes).
Pour revenir à mon amie RH, elle était très cerveau droit.
Son attitude lui a d’ailleurs été reprochée:
“Tu passes trop de temps à faire de l’humain”, lui a même dit un jour sa boss.
Il suffit d’être entouré de RH cerveaux gauches pour se forger une image d’un département froid et déconnecté de la vie des gens.
Heureusement, il y a aussi beaucoup de cerveaux droits dans le métier 😉
Les RH sont incontournables
Maintenant que tout cela est dit, tout n’est pas noir non plus.
Le problème avec les RH, c’est qu’ils souffrent d’une mauvaise image nourrie d’idées reçues alors que leur métier est souvent méconnu.
Une fois que l’on a compris leur rôle et ses limites, ils ne restent pas moins un département incontournable de l’entreprise.
Lors d’une édition précédente de la newsletter, j’avais parlé des différents réseaux à maîtriser dans l’entreprise.
Les RH sont un réseau d’influence et d’expertise très précieux pour votre job et vos intérêts personnels.
C’est un réseau d’influence, car ils ont leur mot à dire sur de nombreux sujets liés aux équipes: recrutement, organisation, promotions, salaires …
Ils peuvent faire ou défaire une carrière.
C’est aussi un réseau d’expertise, car ils vous aident sur des sujets précis: formation, paie, recrutement, le droit social …
Lorsque l’on adopte une autre attitude en allant vers eux, en créant une relation de proximité et même d’entraide, ça change pas mal de choses.
Dans un de mes anciens jobs, j’avais une bonne relation avec eux.
Ils m’avaient demandé d’intervenir dans le cadre du parcours d’onboarding des nouveaux salariés en créant une formation “finance pour non-financiers”.
J’avais accepté volontiers.
Je suis convaincu que cela m’a aidé par la suite lorsque j’ai eu besoin de leur aide (et notamment trouver un terrain d’entente pour quitter l’entreprise).
Les RH restent des être humains qui ressentent le même besoin d’être considérés et écoutés.
En bref
Le métier des RH est méconnu avec de nombreuses idées reçues et les attentes des salariés divergent de ce qu’est leur rôle dans l’entreprise.
Ils ne sont pas là pour faire un suivi individuel des salariés, ils sont là gérer les équipes de manière collective et répondre aux attentes du top management.
Leur champs d’action est très large et leur laisse peu de disponibilité pour se rendre disponible pour les salariés.
Parmi eux, il y celles et ceux qui aiment être à l’écoute des équipes et faire de “l’humain”, tandis que d’autres ont une vision plus administrative du métier.
Ils restent malgré tout un département incontournable et peuvent être très utiles à chacun, à condition d’aller vers eux pour créer une relation de proximité.
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